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26/07/2006

Histoire de Jaquemart

medium_Annonay_-_Jacquemart.5.jpgAu XVIème siècle, les Annonéens réclamaient une horloge à jaquemart pour se conformer à la mode en vigueur dans la région depuis que Romans avait fait construire le sien au début du siècle précédent.

Mais la municipalité se refusait à payer le prix d’un tel achat.

Or, en 1567, un marchand fut accusé de concussion. Le tribunal le jugea et le condamna tout naturellement à payer les frais d’achat de l’automate frappeur de cloches.

Annonay eut donc son jaquemart installé au bas de la rue du Prieuré au sommet d’une très haute tour, comme il se doit, pour saluer Dieu et souligner les aspirations de l’homme vers le ciel.

Puis, en 1746, pour la plus grande fierté des Annonéens, l’automate fut mis en état de frapper les demi-heures !

Hélas, en 1778, le jaquemart qui menaçait ruine fut démoli et l’horloge fut alors installée sur le clocher de la chapelle de Trachin !

medium_Annonay_-_Clocher_de_Trachin_7bis.2.jpg

Sur la place des Messieurs

medium_Annonay_-_Place_de_la_Liberte_3.jpgLa place de la Liberté a changé tant de fois de nom au cours des siècles que les Annonéens l’appellent la Place tout simplement !

 

Au milieu du XVIIIème siècle, l’usage populaire lui avait donné le nom de « place des Messieurs » pour commémorer une étrange habitude de certains Annonéens.

Les riches demeures du pourtour de la place étaient habitées par des notables. Jugez vous-mêmes :

Joseph St-Ange Astier et Pierre Chomel, notaires royaux,

Christophe Bollioud, seigneur de Brogieux,

François Charles de Missolz, ancien capitaine d’artillerie,

Charles Louis Duret, médecin et ancien consul,

Claude Malgontier, procureur au bailliage et également ancien consul,

Jean Ravel, riche négociant.

Ces « Messieurs » se promenaient tous les matins sur la place en « galant négligé ». Ce qui signifie en robe de chambre, en pantoufles et en bonnet de nuit. Dans cet équipage, ils rivalisaient d’élégance et de vanité, choisissant les étoffes les plus précieuses, les couleurs les plus vives, les pompons les plus soyeux.

Inutile de préciser que leurs épouses n’étaient point conviées à cette sortie matinale, si bien que les Annonéens, par dérision, baptisèrent « place des Messieurs »… la place où les « Messieurs » se pavanent !

 

Parmi les étranges comportements des contemporains du Siècle des Lumières, celui de Pierre Antoine Peyrond mérite d’être évoqué.medium_Maison_Peyron.jpg

En effet, ce riche marchand avait pour habitude d’uriner d’une fenêtre du dernier étage de sa maison* avant d’aller se coucher. En 1730, il épousa Claire Albert, une femme de seize ans sa cadette réputée pour sa grande beauté. Un an plus tard, alors que Pierre Antoine Peyrond se soulageait avant d’aller au lit, il fit une chute malencontreuse et un passant le trouva mort sur le pavé. Très vite, la rumeur courut que cette chute ne serait peut-être pas accidentelle ! Les mauvaises langues s’en donnèrent à cœur joie. Pourtant, la jeune veuve attendra vingt ans pour convoler en justes noces avec Pierre de Vogüé et devenir ainsi la châtelaine de Gourdan.

 

L’actuelle place de la Liberté est depuis toujours la place du marché… Autrefois, autour de l’énorme église Notre Dame qui fut démolie en 1913, les paysannes se pressaient pour vendre leurs légumes, leurs œufs, leurs fromages… elles gardaient toujours leurs paniers au bras, prenant grand soin de ne pas les poser par terre pour ne pas payer un emplacement !

* située au 4 place de la Liberté

medium_Eglise_Notre_Dame_2.2.jpg